Après plusieurs dizaines de minutes de route, je fini par arriver au lieu d'entraînement des potentielles nouvelles recrues. Un lieu qui ne m'est pas familier et pourtant me voici ici, franchissant la grille qui mène au parking, le tout à la demande de J.T. cet homme qui vient tout juste de refaire irruption dans ma vie de manière surprenante et qui à finalement renoué la conversation de manière tout autant inattendue. Une simple erreur de destinataire et nous voilà, reprenant une conversation qu’on évitait pourtant d’établir depuis son retour. Une conversation par écrit qui m'arrangerait bien, me permettant de me voiler la face quant au destinataire de mes messages. Des œillets qui vont pourtant sauter aujourd'hui et qui laissent une certaine angoisse me gagner. Le ronronnement du moteur finalement coupé, je prends une profonde inspiration, ne résistant pas à regarder mon reflet dans le rétroviseur pour replacer quelques mèches de cheveux. Un geste qui me fait froncer les sourcils, secouant la tête, ne comprenant pas l’origine de ma soudaine superficialité. Je finis par ouvrir la portière de la voiture, le cœur battant anormalement, alors que je m’en extrait avec une légère fébrilité que je refuse de voir. Sac sous le bras et deux cafés en mains, je me dirige vers l'enceinte de l'académie, examinant ce lieu tout en me demandant ce que je fais réellement ici et pourquoi j’ai accepté de jouer ce rôle alors que je ne suis qu’ambulanciere.
Un rôle de second que J.T m’offre aujourd'hui, voulant un avis sur un métier que je n’exerce pas personnellement, mais que je connais pourtant si bien de par mon environnement actuel, de par la passion de mon défunt frère, mais aussi de par lui et notre passé commun. Finalement mes pas me traîne vers cette cours ou un parcours est en train d'être mis en place par un brun que je ne connais que trop bien. Un léger sourire apparaît sur mes lèvres alors que je ne peux m'empêcher de rester là un instant. Regardant ce capitaine si défaitiste par message essayer de créer le parcours parfait pour me montrer la nullité présumée de son équipe. “Bonjour Capitaine !” Ma voix qui rompt le silence matinal. Une voix peut-être un petit peu trop enjouée, tandis que mes yeux se posent sur son visage et que je réalise qu’il est maintenant trop tard pour moi pour faire demi-tour. “Tu mets beaucoup de cœur à l’ouvrage pour quelqu'un qui ne croit en aucune de tes recrues.” Un léger rire gêné s’extirpe de mes lèvres. Supportant difficilement ce silence qui me laisse l’occasion d'examiner chaque trait de son visage qui n’a pas changé malgré les années. “A moins que ce ne soit la perspective de me faire galérer qui te motive autant.” Je ne peux m'empêcher cette taquinerie, lui qui ne miserait pas un dollar sur un membre de cette équipe. Qui voulait créer un parcours pour montrer leurs failles. Parcours que j’ai proposé de tester en avant première à cause de ma stupidité habituelle. Des paroles qui ont tendance à sortir bien trop vite de ma bouche ou de mon clavier. Essayant vainement de masquer cette gêne qui était bien moins présente par message et que j’essaie de ravaler comme je le peux, en vain. Je me dirige vers le banc présent à ma droite avant d’y déposer mon sac, faisant volte face, toujours les deux cafés en mains, que je lui montre, essayant de trouver une quelconque assurance. “Café ? Je me suis dit que tu en aurais bien besoin pour survivre à cette journée…” Voix mal assurée, je me rapproche du brun, café tendu, essayant de calmer ce trouble qui gagne chaque parcelle de mon être à mesure que son regard émeraude reste planté sur moi.